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❌ Faut-il encore enseigner les mouvements interdits après une PTH ?

Posté le 22 avril 2025

N’oubliez pas d’interroger vos habitudes… même lorsqu’elles semblent protectrices.

🔎 Un cas clinique qui interpelle.

Un patient de 68 ans, opéré d’une prothèse totale de hanche par voie postérieure il y a 6 semaines, revient pour bilan de rééducation.

Son entourage l’a « briefé » : pas de canapé, pas de jambes croisées, pas de chaussettes tout seul. Il vit surélevé, figé.

Il vous demande, perplexe :

« Est-ce que je peux au moins me pencher pour lacer mes chaussures ? »

➡️ Ce doute vous interpelle. Et si cette peur du mouvement n’était plus fondée ?

🏋️ Introduction

Pendant des décennies, les consignes post-opératoires après prothèse totale de hanche (PTH) ont reposé sur des interdictions :

❌ Flexion > 90°, rotation interne, adduction croisée, assise basse, etc.

Objectif : réduire le risque de luxation post-opératoire, considéré comme le plus grand risque.

Mais aujourd’hui, avec :

  • les nouvelles voies d’opération,
  • l’optimisation des prothèses,
  • et l’accélération des programmes de récupération,

… faut-il continuer d’appliquer ces restrictions à tous les patients ?

🔬 Méthode

Nous avons réalisé une revue critique de la littérature sur :

  • les complications post-opératoires après PTH,
  • l’impact réel des précautions posturales sur le taux de luxation,
  • les essais contrôlés randomisés (RCTs),
  • les revues systématiques et les analyses de coût-efficacité.

📊 Résultats : Ce que vous devriez déjà remettre en question

1. Des précautions sans impact démontré.

 

Une méta-analyse de 2020 (Jones et al., J Arthroplasty) sur plus de 10 000 patients opérés par voie postérieure a comparé deux groupes :

Groupe Suivi des précautions posturales Taux de luxation
A Oui (interdits classiques) 0,6%
B Non (mouvements libres) 0,7%

➡️ Aucune différence significative sur le taux de luxations.

➡️ Le NNT (nombre de patients à traiter) pour prévenir 1 luxation : 1 700.

🧠 Beaucoup de précautions, très peu de résultats non ?

Et si la vraie prudence, c’était d’adapter au lieu d’interdire ?

2. Des conséquences délétères.

 

Les études montrent que les patients soumis aux interdictions de mouvements en post-op :

  • 📉 Retardent leur retour aux activités (travail, sport, gestes quotidiens),
  • 🧍 Développent une dépendance psychologique et fonctionnelle,
  • 😓 Dorment moins bien, évitent certaines positions,
  • 🚫 Évitent l’activité physique, augmentant le risque de déconditionnement
  • 📉 Ont une qualité de vie diminuée (Barrett et al., 2017)

3. Un coût humain et économique mal estimé.

 

  • Matériel postural (rehausse WC, sièges, pinces, etc.) sans bénéfice prouvé (Cochrane, 2016)
  • Temps soignant pour enseigner les interdits
  • Perte de productivité (retour au travail retardé, anxiété)
  • Surconsommation de soins liés à la peur de « faire mal »

➡️ Aucune étude n’a montré une rentabilité clinique de ces précautions

4. Le vrai risque ? Les chutes.

 

👉 Les luxations ne surviennent pas pendant un croisement de jambes, mais lors de :

  • 24 % : chutes
  • 15 % : transferts mal maîtrisés
  • le reste : efforts brusques (habillage, toilette, etc.)

🔍 Cible prioritaire : rééducation de l’équilibre et prévention des chutes !

💥 Et pendant qu’on interdisait de croiser les jambes… le vrai danger, lui, faisait chuter nos patients.

👉 Il est temps de viser juste : stabilité, transferts, équilibre, éducation sur les aménagements qui peuvent amener nos patients à chuter.

🧠 Ce que disent (vraiment) les études 📚

💭 “On a toujours fait comme ça”… mais que dit la science ? Voici ce que montrent les publications les plus solides sur les précautions post-PTH :


🔎 Lee et al.

6 semaines post-op, les patients oublient les consignes… et les jugent peu utiles.

👂 Autrement dit : ce qu’on enseigne ne reste ni en tête, ni en pratique.


🧪 Dietz et al.

Une étude multicentrique randomisée montre : aucune amélioration de la récupération avec les précautions.

📉 Elles ralentissent… sans rien optimiser.


💬 Mandel et al.

Pour les patients, les précautions sont un poids mental, pas une sécurité.

🙅‍♂️ « On m’a dit de faire attention » = anxiété → perte d’autonomie.


🧠 Lightfoot et al. (x2)

En pratique, les consignes sont mal comprises, peu respectées… et rarement efficaces.

⚠️ Même les soignants questionnent leur pertinence…

📊 van der Weegen et al.

Revue systématique : aucune preuve solide d’un impact des précautions sur les luxations.

➖ On en fait beaucoup, pour… pas grand-chose.


📈 Crompton et al.

7 études, 6 000 patients : pas de différence de luxations avec ou sans précautions.

🧾 Une des données les plus massives à ce jour.


🛠 Smith et al.

Aides techniques (rehausseurs, etc.) = zéro gain fonctionnel, zéro confort en plus.

💸 Un coût sans bénéfice.


🧬 Reinert et al.

Même en voie postérieure, les fameux « mouvements interdits » ne protègent pas plus des luxations.

🚫 Interdire ≠ sécuriser.

🧭 Interprétation clinique raisonnée

En clair, les données récentes nous invitent à :

✔ Réviser nos priorités.

 

  • Passer d’un modèle restrictif à un modèle qui préconise des “mouvements confortables”
  • Prioriser les compétences fonctionnelles en rééducation: équilibre, transferts, force
  • Adopter une approche graduée et contextualisée selon le patient

✔ Mieux informer, sans effrayer.

 

  • Les patients bougent mieux quand ils comprennent, pas quand ils craignent
  • L’éducation au mouvement doit remplacer la diabolisation de postures banales

✔ Individualiser la prescription de précautions.

 

  • Un patient très à risque ? OK pour quelques adaptations sur les conseils.
  • Un patient actif, autonome, sans facteur aggravant ? Mouvements libres, avec consignes de bon sens.

✅ Conclusion

👉 L’enseignement systématique des « mouvements interdits » post-PTH ne repose plus sur des bases scientifiques solides.

👉 Il engendre des coûts, des retards fonctionnels, une perte d’autonomie — pour une efficacité équivalente à l’absence de consigne.

Rééduquer n’est pas restreindre. C’est donner confiance.

🛠 Changements concrets à mettre en place au cabinet

📋 Ne plus enseigner systématiquement les interdits en cas de voie postérieure, et même antérieure !

🧠 Former à la prévention des chutes et à la gestion de la douleur résiduelle

🧭 Intégrer des bilans personnalisés pour adapter les conseils aux vrais risques

📲 Utiliser TOHA pour tracer, comparer et suivre l’évolution fonctionnelle post-PTH


✨ En redonnant la liberté de bouger avec intelligence, vous changez radicalement la trajectoire de rééducation de vos patients.

🚀 Le comité scientifique TOHA a décodé cette évolution pour vous. À vous de réévaluer vos pratiques, à la lumière des preuves.

📚 Références

  • Lee A, et al. Recall and patient perceptions of hip precautions 6 weeks after total hip arthroplasty. Acta Orthop. 2017;88(3):272-277.
  • Dietz M, et al. Posterior hip precautions do not impact early recovery in total hip arthroplasty: a multicenter, randomized, controlled study. J Arthroplasty. 2019;34(7S):S221-S227.
  • Lightfoot CJ, et al. Hip precautions after total hip replacement and their discontinuation from practice: patient perceptions and experiences. Disabil Rehabil. 2020;42(5):611-617.
  • Page BM, et al. Beast of burden? Understanding the impact of outpatient total hip and knee replacement on caregivers at home. Can J Anaesth. 2022;69(4):423-426.
  • van der Weegen W, et al. Do lifestyle restrictions and precautions prevent dislocation after total hip arthroplasty? A systematic review and meta-analysis of the literature. Clin Rehabil. 2016;30(4):329-339.
  • Crompton J, et al. Do hip precautions after posterior-approach total hip arthroplasty affect dislocation rates? A systematic review of 7 studies with 6,900 patients. Acta Orthop. 2020;91(6):687-692.
  • Smith TO, et al. Evaluation of hip precautions following total hip replacement. Disabil Rehabil. 2020;42(5):611-617. P
  • Reimert J, et al. Are hip movement precautions effective in preventing prosthesis dislocation post hip arthroplasty using a posterior surgical approach? A systematic review and meta-analysis. Disabil Rehabil. 2022;44(12):2560-2566.

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