👉 Vous en avez assez de voir ces patient·es tourner en rond avec des douleurs diffuses, sans réponse ni solution claire ?
Et si vous pouviez poser un diagnostic structuré et proposer une prise en charge efficace dès vos prochaines consultations ?
Découvrons ensemble ce que dit la science.
🧑⚕️ Un cas clinique qui interpelle
Une patiente de 47 ans, active, se présente avec des douleurs musculaires diffuses depuis 6 mois. Elle dort mal, se sent épuisée, et dit avoir l’impression de « ne plus être la même ». Les examens sont normaux, ses douleurs ne s’expliquent par aucune pathologie rhumatismale ou neurologique évidente.
❓ S’agit-il de fibromyalgie ?
❓ Quand faut-il l’orienter ?
❓ Comment éviter les examens inutiles… et proposer une vraie stratégie thérapeutique ?
👉 Ce blog vous propose une lecture pratique et prescriptive des recommandations HAS pour transformer vos consultations.
✨ Points clés
- La fibromyalgie touche 2 à 3 % de la population, majoritairement des femmes entre 36 et 65 ans.
- Le diagnostic est clinique, basé sur la douleur diffuse chronique (≥ 3 mois) dans ≥ 4 régions du corps + retentissement psychologique ou fonctionnel.
- La HAS recommande une stratégie thérapeutique graduée, centrée sur l’activité physique, l’éducation thérapeutique et, si besoin, un soutien psychologique ou médicamenteux.
🎯 Introduction
La fibromyalgie reste un défi de terrain, à la frontière du somatique et du psychique. Longtemps négligée, elle générait errance diagnostique, doute médical, et souffrance silencieuse des patients.
Les nouvelles recommandations de la HAS (2025) changent la donne : elles posent une démarche diagnostique claire, et proposent un parcours de soins pluriprofessionnel, structuré, adapté à chaque profil de patient.
🔬 Méthode
Ce blog s’appuie sur les Recommandations de Bonne Pratique (RBP) publiées par la HAS en juin 2025.
Elles s’appuient sur une large revue de littérature (2016–2025), des études de vie réelle (base THIN, SNDS), et un consensus d’experts en douleur chronique, médecine générale, rhumatologie, psychiatrie, kinésithérapie et activité physique adaptée.
📊 Résultats : la démarche diagnostique et les prises en charge en 2025
🔎 Étape 1 – Reconnaître la plainte douloureuse
✅ Toute douleur chronique ≥ 3 mois doit être prise au sérieux, évaluée dans son contexte biopsychosocial.
Des outils sont disponibles : grille d’évaluation, questionnaires d’auto-évaluation, DN4 (douleur neuropathique), score de Ricci, QCD, etc.
🔍 Étape 2 – Dépister la fibromyalgie
🧩 Critères : douleur diffuse, ≥ 4 régions corporelles, sans origine lésionnelle, accompagnée de fatigue, troubles du sommeil, troubles cognitifs, humeur altérée.
L’évaluation repose sur des questionnaires cliniques comme le WPI (Widespread Pain Index) et le SSS (Symptom Severity Scale).
🚫 Étape 3 – Écarter les diagnostics différentiels
🔬 Toujours rechercher des maladies proches : hypothyroïdie, polyarthrite rhumatoïde, lupus, spondylarthropathies, etc. Les bilans biologiques ou d’imagerie ne doivent être faits que si cliniquement justifiés.
✅ Étape 4 – Confirmer le diagnostic
Une fois les critères remplis et les pathologies exclues : posez clairement le diagnostic. N’attendez pas des mois. Une information claire réduit la souffrance du patient.
🧠 Mieux vivre avec la fibromyalgie : les traitements efficaces
🏃 Activité physique adaptée (APA)
👟 Première ligne de traitement : marche, natation, vélo, yoga doux… au moins 2 à 3 fois/semaine, en progression douce.
Des programmes supervisés (SMR, kiné, coach APA) sont recommandés pour lutter contre la kinésiophobie.
🗣️ Éducation thérapeutique du patient (ETP)
📚 Donner les clés pour comprendre la maladie, adapter son quotidien, reconnaître les limites et mobiliser les ressources (personnelles, sociales, professionnelles).
➡️ Résultat : plus d’autonomie, moins de consommation de soins.
🧘♀️ Approches psychocorporelles et psychothérapies
🧠 La HAS recommande les thérapies cognitivo-comportementales (TCC), la pleine conscience, l’hypnose, ou encore la relaxation. Ces approches diminuent la détresse émotionnelle.
💊 Médicaments : une approche prudente
💡 Aucune molécule n’est universellement efficace.
➡️ Antidépresseurs tricycliques (amitriptyline), IRSN (duloxétine), gabapentinoïdes (prégabaline) peuvent être proposés au cas par cas.
⚠️ Éviter les opioïdes, corticoïdes, myorelaxants ou benzodiazépines sauf indication exceptionnelle.
✅ Conclusion
La fibromyalgie n’est pas une maladie imaginaire, mais bien un syndrome complexe et multifactoriel.
📌 Ce que vous devez retenir :
- Reconnaître et poser un diagnostic précoce.
- Éviter les explorations inutiles.
- Construire un projet thérapeutique pluriel, progressif, centré sur l’activité, l’éducation et le soutien psychologique.
🛠️ Changements à mettre en place au cabinet
🎯 Voici des actions concrètes et simples à appliquer dès demain :
- Utilisez la grille HAS douleur chronique pour toute plainte persistante.
- Proposez un questionnaire WPI + SSS à vos patients suspects de fibromyalgie.
- Arrêtez les examens systématiques : expliquez plutôt la logique clinique au patient.
- Orientez vers un kinésithérapeute formé à l’APA ou un éducateur en activité physique adaptée.
- Proposez un document d’information HAS pour favoriser la décision partagée.
- Évaluez régulièrement la fatigue, le sommeil, l’humeur et les capacités physiques.
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